Un réseau professionnel au défi du confinement
Ce qui était impensable, et donc impensé, est devenu une réalité le 17 mars 2020. Comment, dans ce contexte, continuer à faire vivre une association professionnelle, un réseau de pairs, dont le fonctionnement repose en grande partie sur la rencontre et l’échange entre ses membres ? C’est le défi que l’Afci a relevé au printemps 2020.
Depuis toujours, la vie de l’Afci est synonyme de rendez-vous réguliers entre adhérents. À chaque début de saison, j’accueille les nouveaux adhérents en partageant avec eux les valeurs de bienveillance et de convivialité de l’association ainsi que notre fonctionnement. J’insiste sur la valeur de la rencontre, de l’échange, de l’entraide. Je suis convaincue que la professionnalisation des communicants internes est d’autant plus riche qu’elle s’appuie sur le partage d’expériences lors des journées de formation ; je sais aussi que l’entraide entre pairs s’appuie sur des liens étroits, nourris de rencontres régulières et de conversations à bâtons rompus…
Quand le président de la République annonce le 13 mars un confinement généralisé en France pour au moins deux semaines, je ressens un léger flottement… D’une part parce que je sais que ce sera plutôt deux mois que deux semaines, et d’autre part parce que je ressens l’urgence pour l’Afci d’être présente auprès de ses membres, hyper mobilisés pendant cette période, alors même que nous sommes tous et toutes cloîtrés chez nous. Comment opérer, pour nous aussi, cette bascule vers le tout digital, alors que notre culture profonde et notre ADN sont si attachés à la rencontre en face à face ?
Prendre du recul malgré la situation d’urgence sanitaire, savoir comment mes pairs gèrent la crise et me sentir faire partie d’un collectif
Véronique Mauduit-Arlaud, Directrice de la communication de Sage Europe du SudD’abord par une démarche d’écoute. En demandant aux adhérents de quoi elles et ils avaient besoin. « De savoir comment d’autres accompagnent la mise en place du télétravail », me dira cette responsable de la communication interne dans une banque. « Comment communiquer de manière à la fois commune à tous et adaptée à des réalités différentes dans une entreprise industrielle catégorisée “ services essentiels ” », me confiera une autre communicante dans une entreprise agroalimentaire dont les services de production étaient sur-sollicités, et donc non confinés, alors que les équipes du siège travaillaient à domicile. « Prendre du recul malgré la situation d’urgence sanitaire, savoir comment mes pairs gèrent la crise et me sentir faire partie d’un collectif », précise Véronique Mauduit-Arlaud, directrice de la communication de Sage Europe du Sud.
Deuxième point clé de notre démarche : le pragmatisme. Et c’est bien l’un des avantages d’une structure souple et de petite taille comme l’Afci : nous avons pu mettre en place très rapidement des activités en ligne en un temps record. D’abord avec les moyens du bord, puis, progressivement, avec une approche plus professionnelle. Résultat : cinq webinaires de témoignages, quatre ateliers inspirés du codéveloppement, six ateliers d’échanges de pratiques, etc. Au total, ce sont plus de 300 adhérents qui ont participé à nos différents rendez-vous au cours de cette période. « Ce sont les témoignages de communicants qui m’ont le plus éclairée dans cette période, avec qui nous pouvions échanger très concrètement », analyse Véronique Mauduit-Arlaud avec quelques mois de recul.
Enfin, troisième point : l’agilité. Je m’interrogeais depuis plusieurs mois sur des modes de fonctionnement différents, sur des formats de contenus que nous n’avions jamais réalisés. Balayées les hésitations ! C’est ainsi que nous avons lancé une série de podcasts, sous la forme de six entretiens avec des experts, sur les enjeux de communication interne de la période. Nous avons aussi beaucoup plus mis les adhérents à contribution. C’est avec l’implication de chacun et chacune que l’esprit associatif est véritablement incarné. La crise nous a propulsés dans une nouvelle réalité. Nous avons collectivement passé un cap, et il n’est plus question de revenir en arrière. Déjà reconnu pour la manière dont les enjeux de communication interne y sont abordés, je crois que nous avons gagné un supplément d’âme pendant cette crise en soudant le collectif de nos membres.