Top 5 des idées pour tuer la langue de bois
Là où la langue de bois passe la communication trépasse ! Et si nous rêvions nos organisations sans langue de bois ? Aujourd’hui la langue de bois survit dans l’expression d’une Direction Générale, s’invite dans le dialogue social, s’insinue dans les mots d’un manager confronté à une situation délicate dans son équipe… Comment réaffirmer le rôle des communicants internes, entre discours d’entreprises et nécessaire sincérité pour garantir une coopération véritable entre salariés ?
Pour répondre à ces questions, l’Afci a organisé une rencontre Grand angle le 24 novembre 2017 à Paris. Lors de cet événement, les participants et les intervenants ont proposé des pistes d’actions pour tuer cette fameuse langue de bois.
TOP 5 des idées retenues
1. Créez un lieu dédié à la parole dans votre organisation
Dans l’entreprise, plus la langue est formatée, moins il y a de place pour une pensée authentique. Les salariés ne tiennent des propos authentiques que lorsque la culture de l’organisation dans laquelle ils évoluent leur permet d’exprimer leur subjectivité (leurs difficultés, leurs doutes, leurs interrogations, etc.). Lorsqu’ils ne peuvent pas le faire dans la sérénité, ils utilisent les termes autorisés, ce qui renforce le sentiment d’évoluer dans un monde faux. […] La parole authentique ne peut fonctionner qu’à condition que l’environnement permette la mise en place d’espaces bienveillants de parole.
2. Osez restituer aux salariés les résultats des études qualitatives
La langue de bois, notamment pratiquée par les dirigeants, produit un effet particulièrement négatif lorsqu’elle tient au fait que ceux-ci ont peur de dire la réalité à leurs salariés, donc à un manque de courage général. Recourir à la langue de bois, ou la langue biaisée, c’est sous-estimer la capacité des acteurs de l’entreprise à accepter la réalité telle qu’elle est.
3. Préparez-vous avant tout entretien
Souvent, nous ne disons pas les choses parce que nous avons peur de les dire. Nous employons alors l’imparfait (« je voulais vous voir pour vous parler de… ») ou au conditionnel (« je me demande s’il ne faudrait pas… »), et nos propos ne sont alors ni simples, ni clairs.
Pour éviter la langue de bois, utiliser un support de préparation peut s’avérer utile pour toutes les relations sortantes. Il vise à répondre aux questions suivantes.
- Quel est votre objectif, c’est-à-dire qu’est-ce que vous attendez de votre rencontre avec l’autre ? Des propos directs, clairs et simples débuteront par « mon objectif est que… », « comment faire pour que nous/vous… ».
- Quel est votre état d’esprit ? Qu’est-ce que cela vous fait d’annoncer tel objectif à cette personne, dans ce contexte, préparé comme vous l’êtes, et pourquoi ?
- Etes-vous correctement préparé ? Il est toujours très utile de dresser l’inventaire de ce que vous avez spécifiquement fait ou pensé pour préparer l’entretien (et uniquement ce que l’autre ignore), sans justification, ni explication, ni argument ou raisonnement.
4. Posez souvent la question : “et concrètement ?”
La novlangue vise à montrer que l’on est au courant des nouveautés. Favoriser un fonctionnement par équipe, par exemple, devient « adopter un nouveau référentiel managérial ». Cela participe de l’effervescence, mais ne veut rien dire ! Le rôle essentiel des communicants est de ne pas laisser passer cela.
5. Dites ce que vous pensez
Les communicants ont une réelle capacité à s’autocensurer ! Ce faisant, ils participent à entretenir la langue de bois. N’hésitez plus à dire ce que vous ressentez. Vous ne vous en sentirez que mieux, car vous serez en cohérence avec vous-même. Ce que vous direz sera ou non suivi d’effet, mais avec le temps, votre patron finira nécessairement par se rendre compte qu’il aurait dû vous suivre, et votre parole gagnera du crédit. Faites-vous un peu plus confiance !
Et vous, quelles sont vos solutions pour tuer la langue de bois ?
Source : synthèse des échanges de la rencontre Grand angle Afci du 24 novembre 2017 “Tuer la langue de bois”