Mobiliser les salariés face à l’urgence climatique

Le dérèglement climatique au cœur des préoccupations des salariés français

Près de 9 salariés sur 10 se disent préoccupés par la protection de l’environnement (dont 4 sur 10 « très préoccupés »). Le dérèglement climatique est le sujet auquel ils sont le plus sensibles, viennent ensuite le gaspillage alimentaire et la protection de la nature.

Une large majorité (8 sur 10) se sent investie d’une responsabilité à l’égard de la lutte contre le dérèglement. Une prise de conscience qui va au-delà des logiques individuelles puisque près de 9 salariés sur 10 estiment même que celle-ci devrait être une préoccupation de premier ordre pour tous.

Des salariés français déjà en action dans leur entreprise

40% des salariés interrogés ont autant de comportements en faveur de la lutte contre le dérèglement climatique à leur domicile que sur leur lieu de travail. Les pratiques les plus adoptées (à hauteur d’au moins 60% d’entre eux) sont celles qui ont trait aux économies d’énergie (éteindre son matériel si non utilisé, maîtriser l’éclairage, la climatisation, le chauffage…), viennent ensuite celles portant sur la réduction des déchets et la pollution numérique.

Parmi ceux ayant adopté des pratiques pour lutter contre le dérèglement climatique, près de 40% indiquent que cela leur permet de se sentir mieux au travail, d’être en cohérence avec leurs valeurs personnelles, et plus généralement que cela leur donne le sentiment d’apporter leur contribution.

Une volonté d’agir que deux-tiers d’entre eux souhaitent communiquer d’abord à leurs collègues, dans une relation « donnant-donnant », dans la mesure où ces derniers sont également leurs principaux soutiens dans leur propre démarche. Au-delà des synergies horizontales qui peuvent s’opérer, il y a aussi une envie, pour plus de 40% d’entre eux, d’interpeller des responsables de leur entreprise sur la nécessité de mettre en place de nouvelles pratiques dans l’entreprise ou d’être au clair sur la politique RSE de leur entreprise.

Les principaux freins à l’inaction sont la non-maîtrise du fonctionnement des équipements, mais aussi le fait de ne pas savoir comment s’y prendre qui est également un obstacle.

Plusieurs leviers peuvent être actionnés pour inciter les salariés à agir, avant même des mesures pratico pratiques ou contraignantes : donner plus de moyens financiers, associer les salariés, accorder plus de temps, mettre en place des actions de sensibilisation (conférences, ateliers…) pour initier, développer une culture d’entreprise sur ce sujet et susciter l’engagement de tous

Parmi les initiatives privilégiées par les salariés : soutenir une association qui contribue à la lutte contre le dérèglement climatique ; être éco-ambassadeur (en charge de la promotion des comportements en faveur de la lutte contre le dérèglement climatique) est également un rôle mis en avant, notamment parmi les plus jeunes.

Face à la mobilisation des salariés, des entreprises qui apparaissent encore trop peu impliquées ou pas assez rapides

Une large majorité des salariés français a le sentiment que les entreprises n’en font pas assez contre le dérèglement climatique alors qu’ils leur assignent un rôle important de sensibilisation. Si plus de la moitié considère l’engagement de leur entreprise comme suffisant, celui-ci ne semble pas avoir évolué au cours des 3 dernières années aux yeux de 55% d’entre eux, à rebours de l’actualité de plus en plus marquée par l’impact du dérèglement climatique – notamment de violents et spectaculaires incendies (2022 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée d’après Météo France^[1])

La nécessité de faire de l’entreprise un partenaire dans la lutte contre le dérèglement climatique

Dans ce contexte, les attentes à l’égard de l’entreprise sont à plusieurs niveaux : pour plus de 8 salariés sur 10, elle a un rôle à jouer dans l’évolution de la société vers plus de responsabilité environnementale, en communiquant mieux sur ses engagements, mais aussi en leur sein en sensibilisant ses salariés à la lutte contre le dérèglement climatique

Un rôle majeur à jouer pour les communicants internes 

Les trois-quarts considèrent que la lutte contre le dérèglement climatique est un sujet de communication certes important au sein de leur entreprise, voire prioritaire pour près d’un tiers (davantage parmi ceux travaillant dans des entreprises de plus de 250 salariés), mais ils sont aussi une large majorité (74%) à estimer qu’elle devrait occuper une plus grande place.

Au sein de l’entreprise, tous les acteurs pourraient jouer un rôle plus conséquent pour favoriser les comportements en faveur de la lutte contre le dérèglement climatique, mais cela passe avant tout par la Direction générale (48% estiment que son rôle n’est pas suffisamment important en la matière), à charge aussi aux communicants internes de la convaincre d’agir.

L’information est aussi un point crucial, les deux-tiers, y compris les plus engagés, estiment avoir besoin d’informations concernant la lutte contre le dérèglement climatique sur leur lieu de travail.

Etude Toluna Harris Interactive auprès de 1004 salariés travaillant dans des entreprises du secteur privé et parapublic d’un salarié et plus, réalisée sur panel en ligne du 28 avril au 2 mai 2023

^[1] Source : https://meteofrance.com/actualites-et-dossiers/actualites/2022-annee-la-plus-chaude-en-france