La langue de bois : la fausse sécurité de l’émetteur
regards croisés : Bruno Scaramuzzino, Arnaud Benedetti, Guillaume Aper
La langue de bois a des effets souvent contre-productifs sur le personnel à qui elle est destinée. Les communicants le savent bien, mais manquent parfois d’arguments pour lutter contre ce qui est devenu une habitude. Comment favoriser une parole qui autorise le dialogue et produit du sens collectif ? Les réactions de Bruno Scaramuzzino, directeur général de l’agence Meanings, Arnaud Benedetti, directeur de la Communication de l’INSERM, auteur de La fi n de la com’ (éditions du Cerf), Guillaume Aper, directeur adjoint de la communication de JCDecaux et administrateur de l’Afci.
Quelles sont, selon vous, les caractéristiques de la langue de bois et comment se manifeste-t-elle en entreprise ?
Bruno Scaramuzzino > L’expression vient du politique et s’applique toujours à un discours du pouvoir. Elle s’adapte à tout type de pouvoir et il n’est donc pas étonnant de la retrouver, par extension, dans l’entreprise. Elle se distingue par un style volontairement complexe, une volonté de noyer l’interlocuteur sous un flot de paroles qui ne laisse pas de place à l’échange, l’emploi récurrent de stéréotypes, de pléonasmes,...