Fiche BAP n°38 : fake news, complotisme : lutter contre la désinformation dans les organisations
Que faire pour éviter la propagation des théories complotistes et limiter le risque de défiance à l’égard des organisations ? Quel rôle pour les communicant·es internes ? Comment aider les salarié·es à développer un esprit critique sans tomber dans le scepticisme dogmatique ?
Comment vérifier une information ou débusquer une fausse information ?
- S’interroger : Qui s’exprime ? Est-ce que je peux faire confiance à cette source ?
- Vérifier si l’information est traitée par plusieurs sources différentes et fiables.
- Faire attention à la charge émotionnelles de l’image qui illustre l’information. Une image qui attire l’attention et déclenche une émotion forte est un signal de méfiance. Ce processus a pour objectif de faire sauter l’étape de la rationalité et l’esprit critique, on sort des faits.
- Se méfier des phrases du type « il parait que », « on m’a dit que » et toutes phrases au conditionnel.
Déconstruire des croyances erronées tout en maintenant le dialogue avec son interlocuteur·rice
Les théories du complot naissent à des moments qui déclenchent des réactions émotionnelles fortes (pandémie mondiale ou mort d’une star ex : Michaël Jackson.) Les individus ne peuvent alors pas croire à une information aussi choquante, leur cerveau demande une explication rapide pour apaiser l’angoisse provoquée.
Une théorie du complot « éteint » des ampoules de lucidité dans le cerveau de la personne qui y croit. Celle–ci ne peut «rallumer » ces ampoules que par elle-même. Il s’agit donc d’adopter une posture d’accompagnement et non de jugement.
On distingue plusieurs types de complotistes :
• Les « complotistes occasionnels »: On peut discuter avec eux et les raisonner grâce à l’échange.
• Les « junkies » : Ceux qui se « droguent » au complot et avec lesquels la discussion est rompue.
• Des profils intermédiaires entre les complotistes « occasionnels » et les « junkies » peuvent aussi être aidés grâce à l’accompagnement.
Comment agir ?
- Ne jamais adopter une position de jugement vis-à-vis d’une personne qui croit aux théories du complot.
- Rester neutre et ne pas montrer de réaction d’exaspération à l’interlocuteur·rice face à son discours.
- Ne pas disqualifier la pensée de son interlocuteur·rice immédiatement. Le dialogue serait alors rompu.
- Engager une discussion. Lui demander d’où vient sa source ? Et inviter son interlocuteur·rice à vérifier sa source par lui ou elle-même pour confronter son propos aux faits. (fiabilité, véracité, etc..)
- Ne jamais relayer une théorie du complot. Le processus de diffusion fonctionne comme pour une rumeur : la rumeur s’éteint quand plus personne n’en parle.
Boite à outils
Pour vérifier une source sur internet
Le Décodex https://www.lemonde.fr/verification/
Outil de vérification proposé par Le Monde. Les sources sont catégorisées sous forme de code couleur allant du vert (source fiable) au rouge (site relayant des fausses informations et des théories du complot).
Newsguard https://www.newsguardtech.com/fr/
Outil sous forme de plugin à ajouter sur son moteur de recherche, qui se base sur 7 critères différents pour analyser une information. Ex : l’indépendance ? À qui appartient le média ? La transparence ? etc..
Recherche par image inversée
Google image et Application Image Hunter
Insérer une image dans Google image ou dans Image hunter. Les deux moteurs de recherche indiquent l’origine de la photo, son contexte et la date de publication originale. On peut ainsi vérifier si une image est sortie de son contexte ou utilisé pour relayer une fausse information.
Sites de fast checking
• Afp factuel https://factuel.afp.com/
• Les décodeurs https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/
• Le vrai du faux https://www.francetvinfo.fr/vrai-ou-fake/
• Conspiracy watch pour les théories du complot https://www.conspiracywatch.info/
Pour aller plus loin : https://entreleslignes.media/